Coller des étiquettes à nos enfants : une habitude qui n’est pas sans conséquences.
Enfant, j’ai eu droit à l’étiquette « timide »
Et cette étiquette m’a longtemps collé à la peau : pire, je me suis enfermée dans cette pensée, ce qui
m’a bloquée pour faire certaines choses. Et a sérieusement impacté ma confiance en moi et en mes
capacités.
Table des matières
1- Pourquoi c’est si facile de coller des étiquettes aux enfants
C’est une des premières questions que je me suis posée quand je suis devenue maman. Vous, moi, on a tous tendance à reproduire, quelquefois inconsciemment, les schémas éducationnels vécus : puisqu’on nous a collé des étiquettes quand on était enfant, notre premier réflexe est de faire de même avec les nôtres.
Il y a aussi à mon avis une seconde raison : coller une étiquette, c’est « se contenter » de pointer du doigt un comportement récurrent et qu’on juge souvent inapproprié. Et il faut reconnaître que c’est plus simple et plus rapide que de chercher le besoin non satisfait ou le message caché derrière l’attitude de nos enfants.
C’est parfois plus confortable aussi. Car un comportement particulier peut réveiller un écho douloureux ou qui nous met mal à l’aise, et on a alors du mal à « creuser » pour décrypter la demande de notre enfant.
Et c’est là qu’on prend le risque de le faire entrer dans un cercle vicieux.
2- Les dommages occasionnés par la pose d’étiquette sur nos enfants
Coller une étiquette, c’est comme enfiler à son enfant un vêtement trop petit, qui l’étrique et peut l’empêcher de s’épanouir librement. C’est lui faire endosser un rôle qui ne correspond pas à sa nature profonde.
Ou qu’il va s’attribuer lui-même car c’est comme ça que tu le considères et il ne voudra pas vous décevoir. Comme vous êtes sa figure de référence, il va se dire que c’est vrai et va lui- même s’assimiler à cette image.
Donc en lui collant une étiquette, vous prenez le risque d’entraver sa perception de ce qu’il est ou ce qu’il pourrait devenir. Il va se conforter à cette image en s’obligeant à se caler sur ce comportement et à rentrer dans le moule que vous lui avez préfabriqué.
Et ce sera difficile pour lui de se construire en faisant confiance à ses propres capacités et à son propre jugement.
3- Et coller une étiquette positive, ce n’est pas mieux !
Quelquefois vous croyez bien faire en complimentant votre enfant : vous lui répétez par exemple qu’il est studieux, qu’il est travailleur. Vous n’y voyez aucune connotation négative, bien au contraire vous montrez votre fierté mais en réalité vous lui mettez sans vous en rendre compte une grosse pression sur les épaules.
Il va se sentir obligé d’être toujours à la hauteur pour correspondre à cette image que vous lui renvoyez,
et peut se retrouver en situation de stress et de frustration, avec la peur de vous décevoir et ne ne pas combler vos attentes…
4- Quelques pistes pour inverser la vapeur et enrayer cette mauvaise habitude de coller des étiquettes à nos enfants
Heureusement, on a tous droit à l’erreur et rien n’est figé en matière d’éducation:-) : il suffit de repartir sur de bonnes bases quand on veut sortir de ce schéma inhibant et ne plus utiliser ces étiquettes. Comment ?
Tout simplement en modifiant deux choses essentielles :
– la perception qu’on a d’un comportement ou d’une attitude récurrente de notre enfant : on ne cherche plus à fustiger mais à comprendre et à accompagner ; – notre façon de communiquer et les mots qu’on utilise avec lui. Le pouvoir des mots toujours…
Concrètement, voici ce qu’on peut faire* :
– arrêter les formulations négatives et on évite de pointer ou d’exagérer les erreurs
– exprimer clairement son propre besoin, sans stigmatiser : ex : « Je ne peux pas rentrer dans ta chambre sans tomber sur tes vêtements ou tes livres, je m’attends à ce qu’elle soit rangée avant le dîner ». Au lieu de « tu es toujours aussi désorganisé, rien n’est rangé dans ta chambre »
– on se focalise au contraire sur les comportements positifs, histoire de renforcer la confiance : « je vois que tu as réussi à te préparer en moins de 10 minutes »
– expliquer comment agir pour sortir d’un comportement inapproprié: « voilà comment tu pourrais faire pour…. »
– utiliser des formules telles que : « il a besoin d’un peu de temps pour aller vers les autres » plutôt que : « il est timide »
*Pour en savoir plus, je vous recommande le livre de Faber et Mazlish : « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent »
Pourquoi se quereller avec les enfants quand il est possible de faire autrement ? Basé sur de récentes prises de conscience en psychologie, ce livre présente des façons innovatrices de résoudre les problèmes qu’on rencontre dans toute relation parent-enfant. Il met de l’avant une approche lucide, sensible et respectueuse, qui entraîne moins de stress et plus de gratification pour les parents comme pour les enfants. On y trouve des techniques à la fois concrètes, pratiques et surtout efficaces. Ça fonctionne, les résultats sont là! De charmantes bandes dessinées illustrent comment les habiletés de communication s’appliquent dans la vie quotidienne. Les parents apprennent comment : s’y prendre avec les sentiments négatifs de l’enfant, ses frustrations, ses déceptions, sa colère, etc ; suciter le désir de coopérer ; mettre des limites fermes tout en maintenant un climat d’ouverture ; éviter le recours à la punition ; favoriser l’image positive de l’enfant ; résoudre les conflits familiaux dans une atmosphère de calme.