Table des matières
INTRODUCTION
Il n’y a rien de plus naturel qu’une naissance, pourtant, au fil des siècles l’accouchement s’est grandement médicalisé ne laissant que peu de place aux instincts primaires.
Il est ironique de constater que 90 % des accouchements à travers le monde ont lieu à domicile, alors qu’en France, ils représentent à peine 1 %.
Lorsque les couples et les femmes sont interrogés sur les raisons d’un accouchement à domicile, leurs premières réponses sont :
- Refus d’un accouchement surmédicalisé (épisiotomie, péridurale)
- La liberté d’action dans un lieu privilégié
- Le respect de la place du père
Au vu de ces réponses, il est dommage de noter que le monde médical ne soit pas en mesure d’y apporter un avis favorable. Ces demandes sont pourtant basiques, elles peuvent totalement être intégrées lors d’un accouchement. Certes, le personnel soignant a une dimension médicale mais lors d’une naissance les pratiques peuvent être assouplies suivant l’évolution du travail.
Il semble que ces dernières années soient en faveur de ce changement. En effet, après des décennies d’épisiotomies systématiques et de césariennes en hausse au nom du principe de précaution, les femmes sont de plus en plus nombreuses à faire valoir leurs droits.
Effectivement, elles veulent, certes, plus de naturel mais aussi plus d’écoute et de respect.
Le Projet de Naissance est donc apparu dans ce contexte. Au départ, le personnel soignant ne le voit pas d’un très bon œil, il a l’impression que son travail est remis en question.
Le temps faisant son œuvre, il est mieux accepté surtout lorsque la communication est présente. Chaque partie pouvant exprimer ses besoins et ses nécessités.
Qu’est-ce qu’un Projet de Naissance et quel est son Intérêt ? Quels sont vos droits en tant que Patiente ? Comment connaître vos attentes ? Comment le rédiger et le présenter à l’équipe médicale ?
Vous trouverez toutes les réponses à ces questions dans cet article.
De l’idée à la conception, tout vous est expliqué en détail sur Le Projet de Naissance !
Qu’est-ce qu’un « Projet de Naissance » ?
Pour commencer, voici comment la HAS (Haute Autorité de santé) définit le Projet de Naissance :
« Un projet de naissance est l’énoncé des souhaits des parents quant au déroulement de la grossesse et à la naissance de leur enfant. Il inclut l’organisation des soins, le suivi médical, la préparation à la naissance et à la parentalité, les modalités d’accouchement, les possibilités de suivi pendant la période postnatale, y compris les conditions d’un retour précoce au domicile et les recours en cas de difficultés. Il peut être formalisé par un document écrit rédigé par les parents.
Le projet de naissance nécessite un bon échange d’informations et s’élabore dans le dialogue avec la sage-femme ou le médecin qui suit régulièrement la femme enceinte. Il vise une meilleure compréhension et une satisfaction partagée entre soignants et parents. Les destinataires sont essentiellement les sages-femmes et les médecins du lieu d’accouchement choisi. »
Contrairement à la pensée populaire, les instances médicales ont bien pris conscience du besoin d’un Projet de Naissance. Celui-ci n’est pas une simple liste de vos envies mais bien un début de réflexion et de dialogue.
Il n’est pas rare de constater que le Projet de Naissance de certains futurs parents s’arrête à l’accouchement même. Cela démontre à quel point, la prise en charge médicale pose un problème aux patients. Pourtant la HAS met bien en avant l’importance de la globalité de l’événement.
Cet article vous fait prendre conscience pas à pas de cette globalité en vous emmenant bien au-delà de certaines demandes légitimes.
Que représente pour Vous un Projet de Naissance ?
C’est évidemment la première question à vous poser, la définition de la HAS est importante, mais c’est bien la vôtre qui vous permet d’investir et de créer votre projet.
Quelques indications, néanmoins :
- Votre projet est le résultat d’une profonde réflexion et de questionnements intimes.
- Son élaboration reflète le chemin intérieur que vous avez parcouru.
- Ce chemin a quatre composantes : Vous (votre enfance, vos peurs, vos envies, vos connaissances…), votre couple (désirs, besoins, place de chacun…), votre futur enfant (le besoin de lui donner le meilleur dans la vie) et le personnel soignant (leurs obligations…).
- Votre projet est unique car vous l’êtes aussi.
Quels sont les objectifs d’un Projet de Naissance ?
Il ne faut pas oublier que le premier objectif de Votre Projet de Naissance est d’être actrice de ce moment privilégié. Ce dernier se compose de votre grossesse, de votre accouchement, des suites de couches et de votre sortie.
Son deuxième objectif est de vous informer. En vous y investissant, vous allez assimiler des informations que vous allez partager avec le personnel soignant et votre entourage. Ainsi, tout en parcourant votre chemin intérieur, vous vous enrichissez de connaissances. Celles-ci associées à une communication adaptée désacralisent le côté médical et réduit le stress du jour J.
Il est temps, à présent, de tester vos connaissances et vos attentes
Connaissez-Vous Vos Attentes ?
Dans cette partie, vous définissez vos attentes et vous testez vos connaissances.
En premier, il vous faut vous poser plusieurs questions pour vous amener sur le chemin de la réflexion. Cela permet de vous situer par rapport à Votre Projet de Naissance. En effet, certains points seront mis immédiatement en lumière
Dans la deuxième partie, ce sont vos connaissances par rapport à la législation médicale qui seront testées.
Ciblez Vos Attentes
Pour cibler vos attentes vous faites appel à votre vécu, à votre histoire et à votre savoir. Deux situations distinctes se présentent à vous pour vous questionner.
Ce n’est pas votre première grossesse…
Il est fort probable que de ce fait, vous sachiez exactement ce que vous ne voulez plus ! Surtout si vous avez vécu des actes traumatiques ou intrusifs. En effet, si l’accompagnement psychologique a été inexistant, il est difficile de comprendre la nécessité et la légitimité de certains actes.
Faites un point mental sur votre accouchement. Revivez-le une première fois comme vous l’avez ressenti. Ensuite, vivez-le une deuxième fois, en remplaçant tous les moments négatifs par ce que vous auriez aimé vivre.
Avec cet exercice, vous pouvez d’office cerner les points tendancieux. Ainsi, votre réflexion sur vos attentes peut se mettre en route.
Un deuxième exercice consiste à écrire.
Sous forme de tableau, inscrivez dans une première colonne, les points négatifs (ce que vous avez mal vécu), dans une deuxième, inscrivez ce que vous auriez souhaité vivre. Laissez la troisième colonne de vide pour l’instant. Vous pouvez tout de même y inscrire le titre « Solutions Intermédiaires ».
Faites un deuxième tableau, avec les points positifs, ce que vous souhaitez améliorer et de nouveau les solutions intermédiaires.
La dernière colonne que ce soit pour les points positifs comme négatif se remplira au fur et à mesure de votre réflexion.
Lorsque vous avez déjà vécu un accouchement, il est important de se resituer en termes de patiente mais aussi en tant que future mère.
Vous pouvez aussi lire la suite de ce chapitre pour enrichir votre projet.
Vous vivez ce bel évènement pour la première fois !
Voici les questions qui vous aideront à cerner vos attentes. Prenez le temps d’y répondre par écrit. Développez au maximum votre argumentation.
Certaines questions peuvent vous paraître déroutantes voire sans intérêt, répondez tout de même, elles auront leur importance dans Votre Projet de Naissance.
Ce questionnaire a pour but de vous connaître intérieurement ainsi que de tester vos connaissances médicales.
Il est à noter que les questions ne sont pas dans un ordre précis, cela est voulu.
- Comment imaginez-vous votre accouchement ? Chaque femme a « son domaine de prédilection ». En effet, certaines mettent en avant le respect physiologique, d’autres pensent en priorité à la place du père. Et Vous ? Comment rêvez-vous votre accouchement idéal ?
- Qu’est-ce que la péridurale ? Allez dans le détail médical quitte à prendre des informations supplémentaires. Vous pouvez aborder les risques, les avantages, les inconvénients.
- Avez-vous peur de souffrir ?
- Connaissez-vous des méthodes de relaxation ?
- Où souhaitez-vous accoucher ?
- Connaissez-vous les protocoles de cet endroit ?
- Pourquoi le médecin « ordonne » t-il une césarienne ?
- Comment vous imaginez-vous en tant que mère ?
- Comment imaginez-vous les contractions ?
- Qu’est-ce qu’une épisiotomie ? Quelle différence avec une déchirure ?
- Quel est le rôle d’une sage-femme ?
- Comment imaginez-vous la poussée ? Le passage de votre enfant ?
- Quelle place accordez-vous au père lors de l’accouchement ?
- Êtes-vous angoissée à l’idée de ne pas pouvoir vous mouvoir pendant la phase de travail ?
- Connaissez-vous les protocoles médicamenteux liés à la naissance ?
- Envisagez-vous de prendre des cours de préparation à l’accouchement ?
- Qu’est-ce que l’ocytocine ?
- Quels sont les soins apportés à votre enfant à la naissance ?
- Que pensez-vous du déclenchement ?
- Connaissez-vous les différentes étapes de la phase travail ?
- Qu’est-ce que le peau à peau ? Quelle est son utilité ?
- Qu’est-ce que l’expression abdominale ?
- Est-ce que le père souhaite couper le cordon ombilical ?
- Comment se passe l’expulsion du placenta ?
- Connaissez-vous le rôle de chaque personnel soignant ? Auxiliaire de puériculture, Aide-soignante, Infirmier Anesthésiste, Infirmière Puéricultrice…
Les questions médicales sont là pour vous permettre de comprendre les actes, de les désacraliser et de les refuser si vous les estimez non-adaptés. Si vous en comprenez le principe, il est plus facile d’en discuter avec le personnel soignant sans pour autant remettre en question leur travail. Un acte médical a son intérêt mais pas dans toutes les situations…
Ces questions, dans un premier temps, vont vous situer dans certaines de vos attentes. N’oubliez pas que c’est une réflexion sur le long terme. Elle évolue, vos réponses évoluent. N’hésitez pas à y revenir. Vous pouvez, aujourd’hui, être angoissée à l’idée de souffrir pourtant, grâce à ce questionnaire, dans quelques mois vous connaîtrez des méthodes alternatives pour gérer la douleur. Ainsi vous évoluez et Votre projet de Naissance aussi, rien n’est figé !
Vos Connaissances en termes de Législation
- Pouvez-vous refuser l’épisiotomie ?
- Refuser d’être accouché par une étudiante sage-femme ?
- Pouvez-vous refuser d’être soigné par un interne en cas de complications ?
- Votre sage-femme ou votre médecin doivent-ils vous informer sur le projet de naissance ?
- Pouvez-vous refuser un acte médical que vous jugez invasif ou humiliant ?
- Pouvez-vous refuser la perfusion ?
Les réponses sont, vous vous en doutez, positives à toutes les questions.
Pour cela, il faut vous référer au Code de la Santé Publique (Question 1,5,6)
« Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus. »
« Aucun acte médical ni aucun traitement ne peuvent être pratiqués sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. ».
Il faut donc comprendre que vous pouvez refuser n’importe quel acte médical. Néanmoins, vous devez aussi être informé de :
- Pourquoi cet acte ?
- En quoi il consiste ?
- Quels sont les risques ?
- Que se passe-t-il si vous le refusez ?
Il y a bien sûr certaines conditions en cas de risque vital, d’inconscience du patient, d’un internement psychiatrique ou d’une injonction de soins, le médecin peut passer outre le consentement.
La jurisprudence fait foi en admettant que le médecin doit écouter le choix du patient sauf si son pronostic vital est engagé. N’oubliez pas que le serment d’un médecin est de soigner et de sauver des vies !
(Question 4) Concernant le Projet de Naissance, la HAS a demandé au personnel soignant d’informer les femmes enceintes de cette possibilité. Le but étant le dialogue et l’écoute pour un suivi optimal.
(Question 2/3) Oui, vous pouvez refuser ! C’est votre choix !
Les Différentes Parties d’un Projet de Naissance
Un Projet de Naissance est généralement constitué de plusieurs parties s’étalant du début du travail à la sortie de la maternité.
Dans ce chapitre, chaque moment sera détaillé par toutes ses possibilités. Vous pourrez, ainsi, faire votre choix en toute conscience.
Les Phases de Travail
Tout d’abord, il est important de connaître les différentes phases de travail. Gardez bien à l’esprit tout de même que chaque femme est différente. De ce fait, certaines phases peuvent être plus rapides voire « inexistantes » pour certaines.
La première Phase : Le col se dilate d’un à six centimètres, les contractions sont toutes les 5 à 10 minutes, de plus, elles durent en moyenne une minute.
Les phases de latence : Ce sont les phases entre les périodes de travail et de dilatation. Utilisez ces périodes de « repos » pour, justement, vous reposer. Certaines préfèrent l’utiliser pour accélérer le travail naturellement : marche, exercices spécifiques…
L’effacement du col : Au fur et à mesure des contractions le col s’efface puis se dilate.
La deuxième phase de travail : Les contractions s’accélèrent et le col se dilate jusqu’à 10 cm.
Viennent ensuite, la phrase de transition avec la poussée, la troisième phase de travail avec la naissance de votre enfant, la dernière phase avec l’expulsion du placenta. Elles vous seront expliquées au fur et à mesure dans les prochaines parties.
Il est donc temps de mettre en relation votre projet et les différents moments des phases de travail.
Projet de Naissance et Phases de Travail
Ici, il sera abordé les lignes générales des protocoles médicaux. Chaque clinique, chaque hôpital a son propre mode de fonctionnement. Le but est bien de comprendre certains actes tout en trouvant des solutions intermédiaires si vous souhaitez les refuser.
Mobilité durant le Travail :
Lorsque vous arrivez à la maternité si votre col n’est pas suffisamment dilaté, vous n’êtes pas emmenée en salle de naissance.
Effectivement, dans ce cas-là, il vous est conseillé de marcher.
Si vous avez rompu ou fissuré la poche des eaux, une surveillance supplémentaire sera mise en place pour éviter tout risque d’infection. Vous êtes donc libre, dans un premier temps, de vous mouvoir comme vous le souhaitez.
À un certain stade de dilation (qui diffère suivant le protocole et l’état de la patiente), vous êtes installée en salle de naissance.
Cela sera détaillé dans les parties qui leur sont réservées, notez tout de même que la péridurale et la pose d’une perfusion ne vous empêchent pas de marcher.
Néanmoins, il vous sera demandé de rester dans l’enceinte des salles de naissance et d’être accompagnée. En effet, au moindre problème médical, le personnel soignant a ainsi la possibilité d’intervenir immédiatement.
Comme vous le constatez, vous pouvez être libre de vos mouvements jusqu’au moment de votre accouchement seul des restrictions de périmètre vous sont imposées.
Les actes médicaux :
Au cours des différentes phases de travail, votre médecin ou une sage-femme vérifie l’avancée de votre bébé.
Le toucher vaginal est utilisé systématiquement pour vérifier la dilatation du col. Cette pratique est de plus en plus remise en question, en effet, sa répétitivité ne semble pas nécessaire. Il est donc important de limiter ce geste ou tout du moins d’en expliquer « l’obligation » si nécessaire.
Par exemple, il est impératif lors de votre arrivée aux urgences pour déterminer votre degré de travail.
Dans tous les cas, n’importe quel acte médical doit vous être expliqué. De plus, le médecin ou la sage-femme doit avoir votre consentement pour l’effectuer.
Le personnel soignant et ses interventions :
En salle de naissance, il peut y avoir beaucoup de monde !
Tout d’abord la sage-femme et l’aide-soignante ou l’auxiliaire de puériculture qui l’accompagne. C’est un binôme qui normalement travaille ensemble durant toute leur garde. L’intérêt est la continuité des soins.
Elles vous accompagnent tout au long des phases de travail. Elles expliquent, elles vous soutiennent. N’hésitez pas à poser les questions qui vous préoccupent.
Leur but n’est pas de vous envahir mais bien de vous accompagner et d’effectuer votre surveillance médicale ainsi que celle de votre bébé. Si aucun problème n’est diagnostiqué, elles viendront vous voir toutes les heures. De plus, elles sont disponibles en dehors de ces temps de visite pour toute demande éventuelle.
La garde du personnel soignant n’étant pas extensible, il ne peut vous être assuré d’être suivi par le même binôme jusqu’à votre accouchement.
En plus de ce binôme, si vous demandez une péridurale, l’anesthésiste est présent à certains moments. Un médecin (il s’agit bien d’un gynécologue obstétricien, par simplification le terme médecin est employé à chaque fois) peut intervenir en cas de complications lors des phases de travail.
À cela, surtout sur un hôpital universitaire, des élèves soignants (sage-femme, aide-soignant, infirmier…) peuvent être présents.
Les élèves doivent avoir votre consentement pour vous prodiguer des soins.
Vous pouvez refuser leurs interventions. Vous pouvez aussi demander à limiter le nombre de personnel soignant dans votre salle.
Tout en sachant que le personnel présent doit être suffisant en nombre pour un déroulé optimal. Sur un accouchement sans complication, le binôme se suffit à lui-même.
Il est un fait peu abordé, une sage-femme peut être un homme, une auxiliaire de puériculture aussi ! Alors certes, les hommes sont peu représentés dans ces professions pourtant ils sont bien là !
La question est pouvez-vous refuser de vous faire soigner par un homme sage-femme ?
Une nouvelle fois, pour vous soigner, il faut votre consentement. Vous pouvez donc refuser. La communication est à ce moment-là primordiale. Il est possible de changer de soignant si cela ne perturbe pas le service. Comprenez donc que si aucune femme n’est disponible, vous ne pouvez être soignée. Généralement, le dialogue et l’échange permettent toujours de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties.
La Péridurale :
Souvent, la péridurale est pointée du doigt comme ne permettant pas aux femmes de vivre pleinement leur accouchement. Elle a quand même un sacré avantage, sentir sans avoir mal !
C’est le même principe que chez le dentiste, une anesthésie locale endort une partie de votre corps néanmoins vous ressentez tout de même les gestes pratiqués.
Effectivement, parfois cela ne fonctionne pas correctement.
Si cela vous intéresse, sachez qu’il existe des solutions alternatives pour soulager la douleur.
Parmi celles-ci vous pouvez envisager l’haptonomie, la sophrologie, la méditation de pleine conscience. Notez qu’il existe même des hôpitaux qui utilisent l’hypnose dite thérapeutique à la place de l’anesthésie.
Il n’y a pas d’obligation à poser immédiatement la péridurale, vous pouvez laisser faire le travail naturellement puis la demander. Si vous êtes indécise, ce n’est pas grave. Vivez le travail et ajustez vos envies !
Parfois, il est trop tard pour en bénéficier… Il reste tout de même la question de la rachianesthésie que vous pouvez aborder avec votre médecin ou l’anesthésiste.
Encore une fois, la péridurale ne vous empêche pas de marcher même si elle nécessite un temps d’immobilisation.
La Lumière :
Il est vrai que dans les salles de naissance, deux défauts sont à noter. Il fait très chaud et même en pleine nuit, vous avez l’impression d’être en plein jour.
Concernant la chaleur, vous ne pourrez rien faire, à part vous brumiser. Lorsque bébé est sur le point d’arriver, sa table d’examen chauffe à elle toute seule la pièce ! C’est une précaution pour accueillir au mieux votre enfant.
Durant toutes les phases de travail, sauf en cas d’acte médical, vous pouvez choisir « l’intensité » de la lumière. En effet, il est tout de même important que les soignants puissent voir grâce à un éclairage spécifique les soins qu’ils vous prodiguent. De plus, sachez que certaines installations ne bénéficient pas de variateur de lumière.
Vous pouvez aussi demander à écouter une musique propice au calme. Ceci est à discuter avec l’équipe soignante. Si vous n’exagérez pas sur le volume, cela ne devrait pas poser de problème.
La Perfusion :
La perfusion est un acte médical préventif lors d’un accouchement.
Si vous demandez la péridurale, elle est posée en prévention d’un risque de cette anesthésie.
En cas de péridurale et d’accouchement naturel, elle sert à injecter l’ocytocine, produit permettant d’accélérer la délivrance du placenta.
Il est à noter que sa pose permet d’injecter rapidement des produits en cas de complications.
Si vous ne souhaitez pas la pose d’une perfusion, il existe une solution intermédiaire pour se prémunir des risques, un cathéter dit en « voie fermée ». Il est piqué dans la peau mais il n’est relié à rien, en cas de problème, les produits peuvent être injectés rapidement.
Celui-ci ne servira pas à injecter l’ocytocine si vous ne le souhaitez pas. De nouveau, vous pouvez refuser tout acte médical que vous jugez injustifié ou inutile.
Il vous est tout à fait possible de refuser la perfusion et/ou le cathéter, le personnel soignant devra alors vous informer des risques de ces refus. Le risque majeur étant de ne pas pouvoir vous médicamenter rapidement.
Boire :
Le principal problème que vous rencontrez en période de travail est le fait de ne pas pouvoir boire.
Pourquoi est-ce interdit en général ? Lorsque vous allez subir une opération programmée celle-ci a lieu à jeun. Tout simplement parce que les anesthésiants bloquent le réflexe de la toux, ainsi, les aliments et les liquides peuvent passer dans les poumons provoquant de graves dégâts voire une noyade.
Qu’en est-il pour un accouchement ? Encore, aujourd’hui, dans la plupart des maternités, c’est le principe de précaution qui prévaut. Pourtant en 2006, la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation a autorisé la consommation de liquide clair pendant le travail sauf pour les femmes devant subir une césarienne, porteuses de diabète ou obèses.
Douze ans plus tard, certaines institutions interdisent encore aux femmes enceintes de boire !
Il est donc de votre responsabilité de vérifier les protocoles de votre lieu d’accouchement et d’en négocier certaines parties si vous l’estimez nécessaire.
Le monitoring :
Dans la plupart des maternités, il est laissé en continu pour surveiller la fréquence cardiaque de votre bébé. Ainsi toute anomalie peut faire l’objet d’une intervention immédiate. Le corps médical est divisé sur cette pratique.
Vous pouvez bien sûr refuser le monitoring en continu mais comme pour tous les autres actes médicaux, le médecin devra vous informer des risques de votre refus.
Sachez tout de même qu’en cas de péridurale, de pathologie maternelle ou fœtale, cette surveillance est indispensable. En effet, elles peuvent avoir une incidence sur le rythme cardiaque de votre enfant.
Il existe bien sûr des alternatives comme le monitoring ambulatoire (en cas de pathologies) ou l’auscultation intermittente.
La tenue vestimentaire
C’est un point qui est souvent abordé dans les projets de naissance. Discutez de cet aspect avec le personnel soignant. En tout état de cause, il est vrai que la simple blouse d’hôpital permet des interventions médicales rapides. De plus, en cas d’inconscience, il est plus difficile de déshabiller un être humain. La question d’hygiène est le deuxième point invoqué pour le port de la blouse obligatoire. Discuter de ce point avec votre médecin en amont.
L’Accouchement
Le moment propice et tant attendu depuis neuf mois arrive ! Vous allez bientôt pouvoir tenir dans vos bras votre enfant. Comme il a été expliqué plus haut, les phases, ici, sont celles de la poussée et de la naissance même.
Vous retrouverez dans cette partie deux points qui ont déjà été abordés (Les Actes Médicaux et Les Interventions), néanmoins ils restent primordiaux lors d’un projet de naissance.
Vous avez certainement compris que votre rôle de patiente n’est pas de subir ou de « faire confiance les yeux fermés ». Ces points sont donc là pour vous rappeler que vous avez des droits.
Les Actes Médicaux :
Au cours de ces phases, plusieurs actes médicaux peuvent être pratiqués, certains sont abordés dans cette partie par des points spécifiques.
Il n’en reste pas moins que vous devez être respectée dans les soins qui vous sont apportés, vous devez être écoutée et entendue, vous devez être soutenue et accompagnée.
Chaque acte médical doit vous être expliqué, de plus, vous devez donner votre consentement pour qu’il soit réalisé.
Ici, il est abordé un acte médical encore pratiqué et controversé. Cela est fait dans un but informatif.
Au cours de la poussée certains professionnels qui estiment que celle-ci n’est pas suffisante pratique encore l’expression abdominale. Cette dernière consiste selon les termes de la Haute Autorité de Santé (HAS) à « appliquer une pression sur le fond de l’utérus, avec l’intention spécifique de raccourcir la durée de la 2nde phase de l’accouchement », comprenez : appuyer sur le ventre d’une femme enceinte pour que l’enfant sorte plus vite. Cette pratique est interdite depuis janvier 2007. Pourtant une femme sur cinq affirme avoir subi cette manœuvre ces dix dernières années parfois (souvent) sans consentement !
Il existe des manœuvres proches de l’expression abdominale qui sont autorisées dans certains cas. Ces dernières sont listées par la HAS.
Il est à noter que cette pratique est tout de même considérée comme dangereuse et inutile !
Le Personnel Soignant et ses Interventions :
Si vous l’avez exprimé dans la première partie de Votre Projet de Naissance, il est tout de même bon de le réécrire pour la phase d’accouchement.
Si l’accouchement n’est pas problématique le binôme de soignants est totalement suffisant.
Lorsqu’il y a des complications, il y a des intervenants supplémentaires : Médecin, Anesthésiste, sage-femme et/ou aide-soignant supplémentaire…
De nouveau, vous pouvez spécifier que vous souhaitez le strict minimum nécessaire aux complications. Vous pouvez aussi refuser toute intervention d’étudiants.
Il est à noter qu’en cas de grossesse multiple, les binômes sont doublés.
L’Épisiotomie :
Avant tout en voici une définition simple : Incision chirurgicale de plusieurs centimètres sur les muscles du périnée afin de faciliter la sortie du bébé.
Vous le savez, certainement, c’est l’acte médical le plus remis en question. Sa pratique a chuté au cours des vingt dernières années. En France, 30 % des femmes sont concernées par l’épisiotomie lors de leur accouchement. Dans ce pourcentage, certaines ne sont pas légitimées.
Le corps médical est unanime pour dire que l’épisiotomie doit être pratiquée dans des cas spécifiques, à savoir :
- L’usage des forceps
- La présentation du bébé par le siège
- Une Souffrance fœtale
- Un Périnée trop court
- « Une tête volumineuse »
- Un risque de déchirure très important
- Une femme ayant déjà eu une déchirure importante
Vous pouvez refuser l’épisiotomie même dans ces cas précis mais comme toujours vous serez informée des risques encourus…
Vous pouvez aussi spécifier que si cet acte doit avoir lieu, vous souhaitez en être informée, de plus, vous voulez en connaître la cause.
L’épisiotomie est un acte souvent pratiqué sans consentement !
Le Cordon Ombilical :
Il est clampé et coupé peu après la naissance, c’est-à-dire que la circulation du sang est interrompue entre le placenta et l’enfant.
Votre Projet de Naissance peut préciser qui coupe le cordon et à quel moment. En effet, certaines femmes souhaitent le clamper quand il cesse de battre.
D’ailleurs, les dernières études et les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) le confirment. En effet, les pays occidentaux auraient tendance à clamper bien trop vite le cordon.
Un clampage effectué moins d’une minute après la naissance est considéré comme précoce au-delà il est tardif.
Pourquoi ne pas couper le cordon rapidement ? Parce que le cordon bat encore. Il échange donc des nutriments bénéfiques à l’enfant sur le court et le long terme. Par exemple, cela peut améliorer le bilan en fer du nourrisson.
Malgré les recommandations le pourcentage de clampage tardif est minime.
Il est à noter que celui-ci ne peut avoir lieu si votre enfant souffre d’un quelconque problème de santé.
Le Placenta :
Dans la majorité des maternités la délivrance est dirigée, c’est-à-dire qu’elle est favorisée par l’injection d’ocytocine.
Celle-ci peut aussi être donnée en début de travail pour favoriser la dilatation du col… Si vous êtes réfractaire à tout déclenchement, signalez-le dans Votre Projet de Naissance.
Il est évident que vous pouvez refuser ce produit et attendre que le placenta se délivre de lui-même.
Il est bon de se demander pourquoi elle est utilisée en systématique :
- Par gain de temps…
- L’ocytocine aide l’utérus à reprendre sa forme, ainsi elle réduit les risques d’hémorragie (fait controversé par certaines études).
Sachez tout de même que l’ocytocine est une hormone créée naturellement par le cerveau. Si la femme est tout à son bonheur avec son bébé, celle-ci se crée instantanément… Ce qui aux yeux du corps humain est tout à fait logique.
En effet, celui-ci est certes complexe pourtant son fonctionnement reste optimal en cas de reproduction sinon l’être humain se serait éteint depuis longtemps…
Forceps/Ventouse/Spatules :
Ces instruments sont des aides à l’accouchement, ils sont utilisés par un médecin. C’est lui qui décide de leur utilisation.
Dans quels cas peuvent-ils être utilisés ?
- Poussée inefficace/Mère fatiguée
- Problème cardiaque chez la mère
- Souffrance fœtale
Il est tout de même à noter que ces instruments sont utilisés uniquement lorsque le bébé est engagé dans le bassin, de plus la poche des eaux doit être rompue et la dilation complète.
La ventouse est une aide en cas de poussée longue, de fatigue de la mère ou de souffrance fœtale.
Les forceps sont utilisés lorsque la tête du bébé est bloquée à mi-chemin dans le bassin.
Les spatules, quant à elles, sont indiquées lorsque la tête du bébé est mal orientée dans le bassin.
Votre Projet de Naissance peut spécifier que vous ne voulez pas de ces instruments. Il est alors du devoir de l’équipe soignante de tout mettre en œuvre pour ne pas y avoir recours.
Gardez tout de même à l’esprit qu’il en va de la vie de votre enfant.
Si vous les refusez le médecin invoquera le risque vital, il passera donc au-dessus de votre refus.
La Césarienne :
Il est évident que la césarienne étant un acte chirurgical, celle-ci n’est envisagée que dans les cas où la mère et/ou l’enfant sont en souffrance.
La jurisprudence fait foi si votre pronostic vital est engagé (ou celui de votre enfant), le médecin passera outre votre refus. Vous serez donc dans l’obligation de l’accepter.
Votre projet peut indiquer la présence du père lors de cet acte. Suivant les maternités voire le chirurgien, cette demande peut être refusée. Le dialogue sur ce point-là s’avère compliqué. Gardez à l’esprit que dans la pratique, dans un bloc opératoire aucun « visiteur » n’est autorisé.
Dans Votre projet de Naissance, vous pouvez spécifier qu’en cas de césarienne, vous souhaitez tout de même être mise en contact physique avec votre enfant immédiatement. De plus, notez-y si le père veut prendre la relève du peau à peau.
Certaines femmes demandent le peau à peau en salle de réveil. Une nouvelle fois cela dépend de votre lieu d’accouchement.
Soyez consciente que ce droit peut vous être refusé s’il y a un risque vital pour votre enfant ou pour vous-même.
La Position d’Accouchement :
Voici le cœur de votre accouchement qui nécessite un certain nombre d’informations.
Vous l’avez compris, vous pouvez vous mobiliser comme vous le souhaitez grâce aux solutions alternatives.
Toutes les positions d’accouchement peuvent être envisagées à trois conditions :
- Soulagement de la mère
- Aide à la descente de l’enfant
- Matériel adapté
Malheureusement dans les faits, certaines femmes ne sont pas entendues. La position dorsale est encore largement pratiquée parfois même elle est imposée alors que des sages-femmes et des gynécologues obstétriciens assurent qu’il n’y a aucune raison médicale à cela !
Une femme ressent naturellement la position qui lui convient. Il est du devoir de l’équipe soignante de l’accompagner au mieux pour que ce moment unique se passe le plus sereinement possible.
Une bonne nouvelle, néanmoins, aujourd’hui, une maternité sur deux serait formée aux positions gynécologiques « aménagée de Gasquet ». Ces positions s’adaptent aux besoins de la mère et de l’enfant.
Toutes les positions (quatre pattes, sur le côté, suspendu…) peuvent être explorées tant qu’elles restent adaptées à la mère et à l’enfant. Si votre maternité est formée à ces positions, c’est un point positif. Cela signifie qu’une majorité du personnel soignant a bénéficié de cette formation.
Ils sont donc plus aguerris sur certains comportements et besoins.
Au moment de la poussée, il est important de parler de vos ressentis et de vos besoins. De nouveau, il est du devoir de l’équipe de vous accompagner dans ces émotions.
Il se peut même que, comme au cours du travail, votre position change au moment de la poussée et de la naissance. La position est une perpétuelle adaptation au bien-être de la mère et de l’enfant.
Si vous ne souhaitez pas que la poussée soit dirigée mais faite sur vos ressentis, écrivez-le, dites-le.
Vous pouvez aussi spécifier le rôle du père lors de la naissance. Par exemple, il peut avoir l’envie de « sortir » votre enfant.
N’oubliez pas que le Projet de Naissance est certes « un contrat » écrit mais surtout moral, d’un point de vue juridique, il n’a pas de valeur. C’est donc bien à vous, le jour de votre accouchement, de réexpliquer vos demandes.
La Surveillance
Votre bébé est né, il est en peau à peau, vous êtes trois et vous souhaitez profiter de ce moment calmement et sereinement.
Une surveillance de deux heures est appliquée après la naissance de votre enfant. Celle-ci est importante pour vous prémunir de tous problèmes médicaux ultérieurs notamment une hémorragie.
Au cours de celle-ci, des soins au bébé et à la maman sont pratiqués. L’intérêt est de savoir si la précipitation est nécessaire.
Les Soins de la Maman :
Si vous avez eu une épisiotomie ou si la déchirure est importante, des points de suture sont effectués.
Très souvent, les équipes profitent du moment de la naissance et de l’effusion pour pratiquer rapidement cette intervention.
Dans un premier temps, c’est pour une question médicale. Effectivement, s’il y a des complications, il est important que les premiers soins soient faits. Il est à noter qu’un risque d’infection est possible.
De plus, vous n’êtes pas seule dans la maternité et les professionnels doivent gérer leur temps.
Vous devez tout de même avoir conscience que si les dix salles de naissance sont remplies, il n’y a pas dix sages-femmes dans le service.
C’est donc malheureux à dire mais votre accouchement en plus de dépendre du lieu, de l’équipe soignante, dépend aussi du nombre de naissances à ce moment-là.
Ne vous trompez pas, c’est un moment unique, chaque équipe le sait, elle vous fait vivre dans votre bulle ces instants ! Il n’en reste pas moins que la réalité professionnelle est là…
De plus, un point non négligeable, votre esprit est totalement ailleurs, cela a pour effet d’amenuiser le fait qu’une partie sensible de votre anatomie est touchée.
Il n’en reste pas moins que les gestes doivent être expliqués, comme toujours vous devez y apporter votre consentement !
Les Soins du Bébé :
Sauf si votre bébé est en souffrance, les soins génériques (poids, taille…) peuvent attendre.
Le personnel soignant accorde en général beaucoup de respect à ce moment de découverte et d’intimité.
Aujourd’hui, le bain d’office n’est plus préconisé dans beaucoup de maternités, en effet le vernix joue un rôle protecteur et il n’y a aucun risque pour votre enfant. Si vous souhaitez que votre enfant ne soit pas baigné, inscrivez-le sur Votre Projet de Naissance.
Une majorité des soins accordés au bébé à sa naissance ont été remis en question, notamment, sonde gastrique et collyre.
À vous en amont, de discuter de ces pratiques, pour les comprendre mais aussi pour les refuser si vous le souhaitez.
Il est à noter que les mesures peuvent être prises après le moment de découverte voire lorsque l’enfant « s’est déplié ». Quant au test d’Apgar, il peut très bien se pratiquer en dehors de la table chauffante.
Le Séjour en Suite de Couches
De nouveau, chaque maternité possède son propre fonctionnement. C’est donc à vous de vous renseigner sur les pratiques de l’établissement en question.
Dans cette partie, vous pouvez noter le désir d’avoir une chambre individuelle. De plus, consacrez de nouveau quelques lignes aux interventions. Notamment, sur le fait, qu’elles soient limitées au personnel nécessaire.
Les Soins Du Bébé et de la Maman au quotidien :
Lors de votre séjour, l’équipe soignante est là pour s’occuper de votre bébé et de vous-même.
Les soins, surtout, lorsqu’ils sont intimes, doivent être respectueux de votre personne. Dans cette optique, tout doit vous être expliqué. Ils doivent être pratiqués sans la présence d’autres personnes. En cas de chambre double, le rideau est tiré.
Les soins apportés à votre enfant sont d’ordre « pédagogique ». Les équipes sont là pour vous accompagner, vous soutenir, encourager le lien mère-enfant.
Si votre bébé doit subir des actes médicaux, vous pouvez demander à être présente.
Privilégiez la communication et la bienveillance pour amener vos idées respectueusement en accord avec le corps médical.
Alimentation Infantile :
Biberon ou allaitement, peu importe, le personnel soignant doit respecter votre décision.
Malgré tous les bienfaits que peut avoir un allaitement maternel, si vous ne le souhaitez pas, c’est votre choix !
Chaque professionnel doit vous encourager et vous soutenir dans votre décision. Il doit vous apporter toutes les réponses nécessaires sur l’alimentation choisie.
Il est vrai que chaque individu, avant même la théorie professionnelle, a sa propre expérience. Celle-ci ne doit jamais passer au premier plan lors de l’accompagnement du patient.
C’est votre allaitement, c’est votre choix et c’est le devoir des soignants de vous accompagner.
Dans votre projet, spécifier si vous êtes réfractaire aux compléments (biberons artificiels) en cas d’allaitement maternel.
Hospitalisation à Domicile :
Votre accouchement s’est bien passé, vous vous portez à merveille, votre bébé aussi. Il vous est donc possible de demander une hospitalisation à domicile. De plus en plus de maternités, notamment privées, la proposent. Elle est la bienvenue surtout lorsque toutes les chambres sont occupées.
Sachez tout de même que cela peut faire partie de Votre Projet de Naissance. Vous pouvez rencontrer le responsable du service pour en discuter en amont.
Certaines femmes sortent quelques heures après leur accouchement. Il est évident qu’un suivi à domicile est indispensable avec une sage-femme libérale ou une sage-femme de la clinique. Vous devez aussi prendre contact avec un pédiatre.
Soyez tout de même consciente que s’il s’agit de votre premier enfant, les soignants sont réticents à l’idée d’une hospitalisation à domicile. En effet, la découverte de cette naissance doit être accompagnée. Ainsi vous pourrez être rassurée sur vos débuts en tant que mère !
Comment Rédiger Votre Projet de Naissance
Votre Projet de Naissance est unique, il vous appartient par votre histoire et vos désirs.
À la fin de cet article vous en trouverez un exemple pour vous aider à impulser l’écriture.
Il n’y a pas réellement de règles, néanmoins, il doit être formulé de manière courtoise et respectueuse.
Voici comment en faire le déroulé :
- Adressez-vous dans une introduction aux soignants. Le but est d’expliquer votre démarche. Plus les professionnels comprendront vos motivations, plus ils pourront répondre à vos demandes.
- Séparez les différentes parties (phases de travail, accouchement…) pour un ensemble clair et concis.
- Créez des petits paragraphes par rapport à chaque acte.
- Soyez tempéré dans vos demandes. N’exigez pas, expliquez… Néanmoins soyez clair dans vos demandes, en effet, le mot « refuser » est sans équivoque.
- Finissez en demandant à rencontrer les différents acteurs de la maternité pour en discuter.
Votre projet de Naissance est un contrat moral, il n’a aucune valeur juridique. Son principal rôle est d’ouvrir le dialogue pour que soignants et patients puissent travailler sereinement en équipe.
Chaque point de vue doit être entendu et écouté.
Comme la Haute Autorité de Santé le préconise, le médecin doit accepter le dialogue avec pour intermédiaire votre projet. Cependant, il n’est absolument pas obligé d’accepter toutes vos demandes. Il est tout de même dans l’obligation de vous en expliquer les raisons.
Le Projet de Naissance est donc l’outil idéal pour parler des pratiques professionnelles et de leurs améliorations possibles.
Comment Présenter Votre Projet de Naissance à Votre Maternité
Il est vrai que parfois vous n’avez pas le choix de la maternité. Vous choisissez par défaut.
Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. Lorsque vous avez à votre disposition plusieurs possibilités, sélectionnez celle qui vous paraît la plus adaptée à vos besoins.
Un des premiers critères de sélection peut être la formation aux positions de Gasquet. Certains hôpitaux ont même un encart sur leur site concernant le Projet de Naissance, ce qui peut être bon signe ! Il existe aussi un label « Amis des Bébés » pour les hôpitaux privés et publics.
Ce ne sont que des pistes pour vous aiguiller.
Une fois que Votre Projet de Naissance est mûrement réfléchi, écrivez-le. Ensuite, relisez-le, faites-le lire à vos proches.
Cela vous permet d’avoir des avis différents, en effet, chacun comprenant ce qu’il veut à travers des mots…
Lorsque votre projet est finalisé et terminé, il est temps d’aller en discuter avec les principaux intéressés.
Alors, qui sont-ils ?
Votre gynécologue obstétricien, la sage-femme de suivi à l’hôpital, la cadre sage-femme parfois même le chef de service.
Le Projet de Naissance est encouragé dans certains hôpitaux néanmoins, même s’il est dans votre dossier, ce sera bien à vous le jour J, d’aborder le sujet avec l’équipe soignante.
Il est maintenant temps de présenter votre projet.
Gardez à l’esprit que celui-ci est un outil de communication, il permet d’ouvrir le dialogue sur des pratiques parfois très ancrées et fermées.
Certaines demandes vous seront peut-être refusées d’office comme la tenue vestimentaire… Soyez tempérée même si vous souhaitez ce moment le plus idyllique possible, il vous faudra faire des compromis.
Présentez votre projet comme vous l’avez fait à l’écrit, concis et respectueux. Plus vous prendrez le temps de dialoguer, plus chacun d’entre vous comprend les enjeux pour l’autre.
Posez des questions sur les protocoles médicaux, leurs réels nécessités. Que se passe-t-il en cas de refus ? Questionnez, encore et encore.
Si vous comprenez, si vous vous imprégnez de cette maternité, vous saurez à quoi vous attendre.
Il est bien de prendre rendez-vous pour ne parler que de ce projet et non pas lors d’un suivi en consultation.
Projet de Naissance et Réalité du Moment
Il est important, ici, de comprendre, même si cela est expliqué depuis le début de cet article, que Votre Projet de Naissance ne sera pas forcément respecté à la lettre.
De plus, l’accouchement idéal que vous souhaitez n’aura pas lieu. C’est certes difficile à entendre mais la vie est ainsi faite. Elle est pleine d’imprévus ! C’est aussi ce qui fait son charme ! Vous pouvez être surprise à chaque instant !
Quelques conseils pour vivre au mieux ce moment :
- Ne restez pas figé sur des idées précises, ne les bloquez pas dans votre esprit. Si elles vous sont imposées par urgence vitale, vous aurez du mal à les accepter. C’est aussi en cela que votre projet doit être nuancé.
- Acceptez le changement et l’imprévu. Tout du moins, gardez cette possibilité dans un coin de votre esprit.
- N’ayez pas peur de changer d’avis. Vous avez le droit de changer d’avis ! Votre projet ne précise pas de péridurale, malgré l’attention des soignants, vous la désirez… Aucun souci ! Vous faites du mieux que vous pouvez. C’est le plus important !
Exemple de Projet de Naissance
Ce projet est une pure création qui n’a jamais été soumise à une maternité. Vous pouvez vous en inspirez librement.
À l’attention de l’équipe de la maternité de xxxx
Dans quelques semaines, notre deuxième enfant verra le jour dans votre maternité. À la suite d’un premier accouchement « difficile », nous souhaitons, aujourd’hui, vivre pleinement ce deuxième.
Vous allez nous accompagner dans cette nouvelle aventure, à ce titre nous tenons à vous en remercier.
Ce Projet de Naissance est important pour nous parce qu’il nous permet d’identifier clairement nos désirs et nos refus.
Le but n’est pas de vous offusquer ou de vous brimer dans vos pratiques mais bien d’être accompagné le mieux possible dans nos choix.
Pour un confort de lecture, nous détaillons toutes les étapes de ce moment tant attendu.
Tout d’abord, nous souhaitons un accouchement et un séjour calme et serein, le plus respectueux possible.
De manière générale, nous refusons que notre enfant soit soigné par un élève soignant quel qu’il soit. De plus, je souhaite appliquer ce principe à ma propre personne.
Par ailleurs, nous voulons être informés de tous les traitements médicamenteux qui peuvent m’être administrés. Au même titre que les actes chirurgicaux. Nous voulons comprendre leurs nécessités. Nous nous réservons le droit de les refuser. Ceci est aussi valable pour notre enfant.
Nous refusons catégoriquement tout déclenchement sauf si ma vie et/ou celle de notre enfant en dépend.
À compter de maintenant, j’emploie la première personne pour une question de logique de vécu. Mon mari reste tout de même solidaire de ce projet.
Phases de travail :
Je souhaite rester mobile durant les phases de travail. Tout d’abord pour mon bien-être, ensuite pour permettre au travail de s’accélérer naturellement. À cet effet, un monitoring ambulatoire est à mon sens le plus adapté.
Je ne souhaite pas la péridurale pourtant j’accepte volontiers l’aide des soignants pour m’accompagner lors des phases difficiles. Leurs propositions sont les bienvenues.
Par ailleurs, je désire que les examens soient réduits à leur strict minimum et qu’ils aient lieu en dehors des contractions. De plus, je ne souhaite que le personnel nécessaire dans la salle de naissance. Je veux juste que mon intimité soit respectée. Un défilé incessant de personnes nouvelles peut être dérangeant.
Je souhaite m’hydrater suivant mes besoins.
D’autre part, je refuse la pose d’une perfusion mais je ne suis pas complètement fermée à l’idée d’un cathéter en voie fermée. J’ai bien pris conscience de la nécessité de celui-ci en cas de complications.
Une nouvelle fois, je refuse tout produit médicamenteux qui peut accélérer le travail.
L’Accouchement :
Je souhaite accoucher dans la position de mon choix, l’aide de l’équipe soignante est la bienvenue.
Je refuse l’épisiotomie, lui préférant une déchirure. Dans le cas d’un risque de déchirure importante, je tiens à en être informé. Je prendrai alors ma décision en connaissance de cause.
Concernant les extractions instrumentales, je souhaite dans la mesure du possible qu’elles ne soient pas utilisées sauf en cas de souffrance fœtale. Je désire être informée de cet acte.
Le papa souhaite sortir notre enfant pour l’installer sur mon ventre. De plus, il souhaite couper le cordon en temps voulu.
Je souhaite que le cordon ne soit coupé que lorsqu’il a cessé de battre.
Et ne souhaite pas d’aide médicamenteuse ou manuelle pour la délivrance, celle-ci doit se faire naturellement.
Je refuse catégoriquement l’expression abdominale.
L’urgence vitale est possible, pour moi comme pour notre enfant, nous souhaitons à ce moment-là que le personnel soignant fasse tout ce qui est en leur pouvoir pour que la fin soit heureuse.
Dans la mesure du possible, compte tenu de l’urgence, nous souhaitons être informés de tous les actes pratiqués et leurs nécessités.
En cas de césarienne, je souhaite que mon mari soit présent. Je désire être mis en contact avec mon enfant dès sa naissance. De plus, mon mari souhaite le garder en peau à peau en attendant mon retour.
La Surveillance :
Dès la naissance de notre enfant, nous souhaitons profiter de ces instants sereinement. Nous voulons profiter de cette naissance dans le calme et sans l’obligation de soins immédiats.
Je souhaite donc que mon enfant reste en peau à peau le plus longtemps possible et que le test d’Apgar soit effectué pendant ce temps là.
Je refuse que mon enfant soit baigné. Par ailleurs, je désire que tous les autres soins soient différés pour nous laisser profiter pleinement de ce nouveau bonheur.
S’il n’y a pas de risque vital, je ne souhaite pas que mon enfant soit aspiré.
Le Séjour :
Je souhaite allaiter mon enfant à ce titre je refuse que lui soit donnée toute alimentation artificielle. Je désire être accompagné dans ce choix par l’équipe soignante. Conseils, accompagnement sont les bienvenus.
Je souhaite que mon enfant reste avec moi tout le temps. Si des examens doivent lui être pratiqués, ils se feront en ma présence. Tout acte médical nécessaire comme prise de sang, test de Guthrie se fera au sein.
Merci d’avoir lu Notre Projet de Naissance, nous savons que nos exigences peuvent paraître exagérées à certains égards. Nous voulons seulement le meilleur départ dans la vie pour notre enfant !
Nous vous remercions d’avance pour votre soutien et votre respect !
Cet article est fini ! À vous de vous lancer dans la grande aventure du Projet de Naissance !
Respect, compréhension et communication rythmeront vos lignes pour faire de ce projet le plus bel instant de votre vie !
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