Pratiquer la Communication Non Violente en famille : pourquoi – comment
Il y a une image que j’adore avoir à l’esprit : une solide maison, qui représente ma cellule familiale, avec des fondations solides, qui sont les liens affectifs nourris par une communication qui nous unit. Il peut y avoir des intempéries, les volets peuvent se décrocher, on peut perdre des tuiles sur le toit mais la maison reste solidement ancrée au sol. Grâce à la communication qui cimente notre amour et notre attachement au quotidien.
Quand je suis devenue maman, je me suis beaucoup interrogée sur la façon de communiquer avec mes enfants de façon bienveillante, pour créer un climat harmonieux et épanouissant à la maison. Pour créer des liens indéfectibles avec eux tissés par l’amour évidemment, mais aussi la confiance et le respect.
Alors je me suis tournée vers la Communication non Violente : formation, livres, j’ai dévoré et adoré cette approche qui parle de connexion parents/enfants, de règles plus que de limites, de responsabilisation, d’absence d’autoritarisme, et de positivisme !
Et je ne résiste pas à l’envie de vous en toucher deux mots…;-)
Table des matières
Les fondements de la Communication Non Violente (CNV)
La CNV est un mode de communication basé sur la bienveillance et l’empathie : on communique sans porter de jugement, en mettant l’accent sur l’expression de ses émotions et sentiments sans chercher à nuire.
On la « modélise » généralement par un schéma connu sous le nom de bonhomme OSBD :

Chaque partie du corps représente une étape du processus de communication :
Observer – Sentiment – Besoin – Demande.
- Observer = on décrit la situation : quand je vois, quand j’entends…
- Sentiment = on exprime les sentiments provoqués par cette situation : je me sens, je ressens…
- Besoin = on exprime son besoin : j’ai besoin de…
- Demande = on exprime sa demande qui doit être précise, formulée de façon positive et de préférence réalisable immédiatement : je demande, j’aimerais que…
Concrètement une phrase type en mode CNV, c’est çà : « Quand je vois (description situation), je me sens (expression du sentiment) car j’ai besoin (décrire le besoin) alors j’aimerais (demande) ».
Ça peut paraître bizarre au début, je vous l’accorde ; mais vous n’êtes pas obligé(e) de calquer ce modèle de phrase au mot près :-). L’idée est de mettre systématiquement l’accent sur vos sentiments et vos besoins en utilisant toujours le « je » (et non pas le « tu »), sans juger ou critiquer l’autre.
Cette communication basée sur le dialogue, sur le respect des sentiments et émotions de chacun permet ainsi à votre enfant de développer sa confiance en lui et la confiance qu’il place en vous.
En effet, lors d’une situation conflictuelle, le but est de rester connecté et de préserver le lien affectif, en évitant toute agressivité. Votre enfant sentira toute la bienveillance de cette attitude : sans colère, ni cris ni menaces ou chantage de votre part, il se sentira respecté, libre aussi d’exprimer ses émotions et son ressenti.
Et c’est une condition indispensable pour établir un sentiment de sécurité et un climat harmonieux au sein de la famille.
Et pour aider votre enfant à développer cette aptitude à la communication, quoi de mieux que de vous y mettre ?
On sait que nos enfants nous imitent et nous prennent comme modèle : en pratiquant la CNV au quotidien, vous les aiderez à s’approprier eux-mêmes cet outil et à apprendre à communiquer en favorisant l’écoute, la bienveillance et le respect des besoins et émotions de chacun.
Cette communication implique également que vous orientez vos propos d’une certaine façon, c’est-à- dire que vous favorisez les tournures de phrases qui ont une connotation positive et ouverte.
Je vous propose donc de voir maintenant comment on peut au quotidien « parler en mode CNV :-).
Quelles expressions favoriser pour une pratique épanouie de la CNV
Communiquer de façon bienveillance signifie éviter les mots blessants, éviter de s’exprimer de façon humiliante ou menaçante, ou en portant un jugement.
Pas évident me direz-vous : pourtant il suffit juste d’orienter ta phrase de façon différente, et vous verrez que ça change tout !;-)
Voici quelques situations familiales bien connues de nous tous 😉 et pour lesquelles je vous propose les expressions à favoriser :
- TV : Votre enfant est devant la TV et refuse de l’éteindre, puis pique une colère parce que c’est vous qui l’éteignez. A éviter : « Puisque c’est comme ça, tu es privé de TV jusqu’à nouvel ordre ! » A privilégier : « Je comprends que tu sois en colère, tu aimerais regarder encore. Mais moi, je n’aime pas quand tu regardes trop la TV parce que…. »
- RANGEMENT : Votre enfant laisse sans cesse traîner ses affaires, sans prendre la peine de les mettre au panier . A éviter : « J’en ai assez de te répéter de mettre ton linge au sale, ce n’est pas possible, il faut te le dire en quelle langue ? » A privilégier : « Ce qui est dans le panier sera lavé, ce qui n’est pas mis dans le panier ne sera pas lavé . »
- MALADRESSE : Votre enfant renverse son verre sur la table ou par terre. A éviter : « Tu le fais exprès ? Ce n’est pas possible d’être aussi maladroit ! » A privilégier : « Le verre est tombé ? Il faut une éponge, il y en a une sur l’évier. »
- BESOIN DE CALME : Vos enfants s’agitent autour de vous et réclament votre attention alors que vous avez un travail urgent à finir. A éviter : « Vous allez vous taire !! J’ai du travail, j’ai besoin qu’on me fiche la paix, allez ouste dehors ! » A privilégier : « Ok, j’ai besoin de 10 minutes pour finir mon travail et après je vous rejoins. »
La CNV est une approche qui bouscule un peu nos habitudes en matière de communication. On peut penser aussi qu’il n’est pas toujours facile d’être bienveillant et empathique en toute circonstance, par exemple après une journée éreintante. Et c’est normal, personne n’est parfait, et il ne s’agit surtout pas de jouer des robots en mode « Je suis un parfait parent ».
Il faut juste essayer de faire de son mieux et penser toujours à l’objectif principal : rester bienveillant avec soi-même… et avec les autres !
Franchement, il y a pire comme programme, non ?;-)
Pour en savoir plus
je vous conseille de lire le livre de Marshall B. Rosenberg « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)«